vendredi 31 août 2012

La belle inconnue (qui ne l'est plus)

Lors d'une visite enchantée du jardin de M. Aviolat, à Saint-Triphon, nous avons pu parler longuement avec ce jardinier passionné. Nous avons évoqué les débuts du jardin, le milieu privilégié entre les rochers, le creusement des étangs, les plantes, les cactus, les tortues, le tout pêle-mêle, en contrepoint de sa foi militante.
Sous les dehors d'un jardin naturel, les associations sont faites avec soin, et mêlent les frileuses aux rustiques, tel ces bananiers presque cachés par la Lavatère arbustive et bordant un étang envahi par les Pontederia cordata.


Ces étangs sont artificiels mais ont été creusés de telle manière qu'ils semblent être installés depuis toujours, au pied des rochers, dans le creux des vallonnements. Je les ai beaucoup admirés.


A la fin de notre visite, M. Aviolat m'a demandé quelle plante me ferait plaisir et il n'a pas hésité à me donner trois plantes qui se ressèment chez lui et qu'il devait démarier. Les plantes elles-mêmes ne supportent pas le froid, mais leurs graines, oui. Il en a donc depuis de longues années, des massifs entiers.
La première, une petite calcéolaire jaune que je n'ai pas prise en photo (ne riez pas!), a peu fleuri. Elle était étroitement emmêlée aux pousses de Browalia elata,


qui a fini par former un léger buisson  bleu ciel, couleur appréciée en cette saison où l'orange des capucines, des tagètes et des premiers chrysanthèmes, domine.

Et au milieu de ce bleu, voilà la belle inconnue. M. Aviolat m'a évidemment dit son nom, mais tête en l'air, je l'ai complètement oublié!


Cuphea viscosissima (selon Marithé que je remercie encore!)

Qui me rafraîchira la mémoire? J'espère pouvoir en prélever quelques graines pour les garder au sec cet hiver, mais laissons d'abord la fleur faire son chemin...
Il pleut des cordes depuis deux jours, je pars en vacances demain - tant pis pour le gazon. Lui aussi fera son chemin pendant mon absence.
Un dernier coup de bleu des Alpes, avec cette Gentiane achetée en supermarché. C'est la nouvelle mode, et la couleur en est si belle que je ne résiste pas à vous la montrer. Celle que j'ai plantée l'année dernière a refleuri - moins opulente - cette année. Une plante qui n'a à mon avis que des qualités, et qui, entre les salades que je plante pour la déco et le Lysimaque doré, anime joliment un bout de terrain délesté des annuelles fanées du plein été.


Je quitte mon jardin pour une quinzaine de jours. J'espère que ma belle inconnue trouvera un nom pendant ce laps de temps. A bientôt !

mercredi 22 août 2012

Quelques roses

Pas question cette année de vous montrer des cascades de roses, ni des rosiers au mieux de leur forme ... Comme vous le savez, ils ont tous été recépés, sauf quelques-uns,  qui semblaient avoir supporté vaillamment les deux périodes de fort gel.
Si certains remontent joliment, comme  Plein Soleil tant décrié dans mon récent billet sur les roses,
Plein Soleil, Lapierre
d'autres ont enfin fleuri dès le début août, timidement d'accord, mais je suis très contente de ne pas devoir les arracher. Shogun avait deux troncs énormes, une santé que je croyais à toute épreuve, mais il est reparti de la base. Heureusement, les nouvelles pousses sont à 2m50 et fleurissent toutes.


Shogun, Tantau
Même Abraham Darby, dont le buisson n'est plus que l'ombre de ce qu'il a été, offre deux ou trois magnifiques fleurons, tout juponnés et magiquement saumon au centre.

Abraham Darby, David Austin
La bouture de Mister Lincoln a de la peine à se structurer et a tendance à filer en hauteur, portant bien haut ses têtes écarlates si délicieusement parfumées.

Mister Lincoln, Swimm  & Weeks
Les tiges de New Dawn et de Sourire d'Orchidée qui ont bien résisté au gel, et qui ont bien fleuri en juin, ont séché depuis. New Dawn n'est plus que l'ombre de lui-même, tandis que Sourire d'Orchidée me ravit avec quelques bouquets maigrelets sur de nouvelles tiges apparues au printemps. Mais au moins, il vit!

Sourire d'Orchidée, P. Croix
Quelques petits nouveaux, qui n'ont pas été à la fête pour leur arrivée au jardin, fleurissent timidement, sur des branchettes à ras du sol, tel que le rosier Nostalgie.

Nostalgie, Tantau
White Apollo, Amstrong
ou White Apollo, qui émerge à peine, avec une seule fleur, alors qu'il devait étoffer New Dawn!
Et le Cardinal me direz-vous ? Vous vous en rappelez ? CLIC Et bien : il a tenté quelques pousses de 10 cm au printemps pour subir un nouveau coup sur le nez : le Cardinal est mort. Mais un jour, je l'aurai ...
Comme vous le constatez, il faut se contenter de peu.  La remontée des rosiers aura été à l'aune de leur première floraison : très maigre. Et pourtant, je me félicite de les avoir protégés pendant l'hiver,  nourris en mars et à mi-juin,  sans quoi ... Chaque floraison est désormais un petit cadeau très précieux, très apprécié!


dimanche 19 août 2012

Oh, le Doubs Jardin !

Invitée par Anabel, du Doubs Jardin, je me suis rendue dans son jardin la semaine passée. Longue route, mais très belle, à travers une région que je connais très mal. Vallonnements et collines m'ont charmée, avec quelques brumes encore traînantes, le matin, et le soir dans la lumière dorée d'une belle journée d'après l'orage.

Au Doubs Jardin, la couleur est annoncée dès l'arrivée :


mais ce n'est qu'au fond du jardin que l'on trouve le fétiche Hydrangea Anabel, dans sa luxuriance couleur chartreuse qui m'a fascinée.


Avec Anabel, sous le pommier, ou en balade dans les massifs, nous avons parlé plantes,  emplacements, blogs, photos et de bien d'autres choses propres aux discussions entre femmes amies. Mais toujours, la qualité jardinière reprenait le dessus et nos propos revenaient aux fleurs.
Comment décrire un jardin autre que le sien propre ? On peut dire qu'il est beau - ce qui est presque toujours vrai - mais aussi qu'il est le reflet de la personnalité du jardinier, ce dont nous sommes toutes deux convenues. Le Doubs Jardin est un assemblage de plantes choisies avec soin, particulièrement choyées et qui donnent le meilleur d'elles-mêmes. J'ai découvert des plantes que j'ignorais, une profusion de jeunes rosiers, des hostas en quantité, des Echinacées, des graminées.  L'explosion prochaine des asters couvrira les massifs de leur écume légère - ce que je regrette de n'avoir pu qu'imaginer! Mais ainsi vont les saisons.
Je vous montre quelques coups de coeur, mais Anabel saura bien mieux que moi parler de son domaine ...
Des massifs par couleur, qui font la part belle aux plantes vedettes



des massifs d'ombre, très variés,


la présence des Hydrangeas, ici Pinky Winky, que je vais adopter - trop beau pour que je ne "copie" pas! -

des fourmis qui cavalent dans la rocaille, d'autres sculptures d'ici, de là, qui donnent du caractère au jardin.


Et enfin, dans le soleil, un massif étonnant et détonnant, de jaunes et de bruns, de roses et de bordeaux, le tout ourlé de bleu tendre : une folle cascade de couleurs gaies et toniques!


Les heures ont passé vite, mais nous avons fait le tour du jardin plusieurs fois, et à chaque fois je découvrais une nouvelle petite merveille. Je suis repartie avec un plein panier de boutures que j'ai déjà recommencé à planter, à l'ombre, ou en pots pour celles qui devraient être au soleil : canicule oblige.
Un dernier regard, dans le soleil frisant, la dernière image d'un jardin créatif !


Merci Anabel pour cette journée amicale!

mercredi 15 août 2012

A grands coups de pinceaux

Août a sorti sa palette, avec le soleil et la chaleur revenus ... et c'est à grands coups de pinceaux qu'il anime le jardin.
Une seule gaillarde anime cette scène, au-dessus des annuelles, qui ne fleurissent pas encore, quelques soucis et capucines, alors que les dahlias Honka animent le genévrier, à l'arrière.


Juste à côté, c'est le bleu qui domine, Echinops et Buddleia, même si ce dernier a bien de la peine à résister au soleil et brunit rapidement.


Le peintre n'a pas lésiné non plus sur les roses. La nouvelle Achillée Red Velvet donne le ton à l'Echinacée étiquettée Echinacea purpurea Rose (?)


Et les Dahlias boules, sans nom mais fidèles au jardin depuis sa création, répondent au Buddleia violet, presque noir.


Enfin, comme le blanc est la somme de toutes les couleurs, Août a fait fleurir le Dahlia Eveline et le Buddleia blanc dans le fond du jardin, pour attirer notre attention, et répondre au goût du blanc de la jardinière.


C'en est fini des douces mélodies du printemps, la couleur est fanfare pour Août.

mercredi 1 août 2012

Profusion sous canicule

Depuis la route, mon jardin ressemble à ça : des fleurs en vrac...

Hémérocalles, Hélenies, Croscomia, Echinops,  etc ...
Je me promets de mettre de l'ordre chaque année, mais ... après un bon départ ce printemps, je me suis laissée gagner de vitesse, occupée ailleurs à soigner bambous et rosiers. Bon, c'est un style, mais ça n'en a pas, du style. Par ailleurs, j'en viens à me demander si je suis capable de faire autre chose.
A l'arrière, les pieds d'alouette font encore quelques étincelles bleues, mais je les arrache presque tous, pour ne garder que les plus gros pour la graine. A leurs pieds, j'ai planté quelques vivaces : 

 Stockesia devant à gauche, Agastache orange, Verveine pêche
Je n'aime pas le "parfum" de la feuille d'Agastache, mais cette couleur m'a fait craquer. Hélas, aucun nom de cultivar ... Quant à la Stockésie, que je ne connaissais pas (fleurs de centaurée, feuilles de succulente), elle est donnée comme plante de rocaille.  Elle est au jardin à titre expérimental!
Depuis cette photo, j'ai glissé entre ces belles fleuries des plantons de Soucis orange et de Coréopsis Roulette, en espérant un septembre ensoleillé!  Pour le moment, c'est tout frais et pas bien beau, mais juste devant, les Crocosmia focalisent l'attention.

Crocosmia Lucifer
En agrandissant la photo de mes nouveaux aménagements, vous aurez peut-être remarqué que les iris sont malades... Je coupe les feuilles desséchées et si ça ne va pas mieux, je vais devoir faire un traitement, mais ce n'est pas de gaieté de coeur puisque je les limite au maximum. 
Plus à l'intérieur du jardin, c'est les roses qui se répondent :

Lavatère Rose, Dahlia, Phlox et Lys orientaux

Cette Alstibe Pumila n'est pas de mon goût : trop duveteuse, trop compacte, aucune légèreté. Mais elle prospère dans le coin près du bassin qui doit lui aussi être repris en mains. Pourtant, cette floraison est une valeur sûre.


Et pour me consoler des rosiers, toujours en berne, la glycine fait tout ce qu'elle peut. Je ne résiste pas à vous montrer ses efforts en forme de grappes mauves.


Ainsi, de matins frais en après-midi caniculaires, entre des orages ravageurs et des jours de sécheresse, le jardin offre le meilleur de lui-même. La jardinière d'ailleurs paresse un peu, tout heureuse de lire à l'ombre du chêne. Période bénie des vacances!